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Plan de Réponse Humanitaire 2017, Janvier - Décembre 2017 (Révision juillet 2017)

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PRÉFACE PAR

LA COORDONNATRICE HUMANITAIRE

Les conséquences de la crise politico-sécuritaire qui sévit au Mali depuis 2012 continuent à entraver l’accès des populations aux services sociaux de base et l’accès des humanitaires dans certains zones. Malgré les efforts du gouvernement et des partenaires humanitaires, les besoins humanitaires ont augmenté dans plusieurs secteurs. Le nombre de personnes dans le besoin est estimé à 3,83 millions1 en 2017.

La signature de l’accord de paix et de réconciliation en juin 2015, suivie de la mise en place des autorités intérimaires dont le processus est en cours, sont des avancées significatives pour la stabilisation du pays et le retour vers une paix durable. Elles ont permis de réduire les affrontements entre les mouvements armés d’une part et entre les FAMA et les mouvements armés d’autre part. Cependant, les heurts entre ces mouvements armés signataires de l’accord de paix ainsi que des attaques contre les forces de l’ordre, continuent avec des conséquences importantes sur la protection des civils et parfois sur l’accès des organisations humanitaires aux populations ayant besoin de l’aide, occasionnant la suspension de l’assistance humanitaire par endroits. Aussi, les conflits intercommunautaires notamment dans certaines parties des régions du nord et du centre, la présence de groupes radicaux et des actes de terrorisme au centre du pays constituent une menace pour la sécurité des populations.

En dépit des incidents sécuritaires en majorité des actes de banditisme et de criminalité dont les travailleurs humanitaires sont victimes dans les régions du nord et du centre du pays, et malgré le faible niveau de financement du plan de réponse humanitaire 2016, l’aide continue d’être acheminée aux populations vulnérables.

Néanmoins, le manque de financement a empêché la communauté humanitaire de couvrir tous les besoins des populations en 2016, tout comme les années précédentes.
Cela a eu un impact négatif sur la réponse aux urgences, ainsi que sur l’accès régulier aux services sociaux de base.

En 2016, la communauté humanitaire cherchait à mobiliser 354 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires identifiés, notamment dans les secteurs de la santé, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, la nutrition, la sécurité alimentaire, la protection, l’éducation, l’abri et les biens non alimentaires, ainsi que le relèvement précoce, au bénéfice de la résilience des populations touchées par la crise. Toutefois, seuls 36% des fonds requis ont pu être mobilisés à la mi-novembre 20162 , un taux qui confirme la baisse du niveau de financement des appels de fonds depuis 2013. Ainsi, les différents appels de fonds sur les quatre dernières années (de 2013 à 2016) ont respectivement été financés à hauteur de 56%, 50%, 35% et 36%.

Pour 2017, 293 millions de dollars ont ete requis pour la mise en oeuvre du plan de reponse qui cible 1,36 million de personne sur un total de 3,7 millions de personnes dans le besoin. Ce chiffre a evolué à la revue à mi parcours en raison de l’augmentation du nombre de personnes en insécurité alimentaire.
Par ailleurs, il est à noter que depuis trois ans le plan de réponse humanitaire du Mali s’inscrit dans une approche régionale développée pour l’ensemble des pays du Sahel.

Cette approche permet de fournir aux personnes en situation d’urgence une assistance nécessaire à leur survie, de soutenir les populations vulnérables à mieux faire face aux chocs, ainsi que de recueillir et d’analyser des données sur les risques et les vulnérabilités pour améliorer la programmation humanitaire et de développement.

La conjugaison des efforts du gouvernement malien, de la communauté internationale et des acteurs humanitaires présents au Mali ne fera pas défaut, j’en suis sûre. Je réitère mes encouragements aux acteurs humanitaires, qui font tout leur possible pour sauver les vies des personnes dans le besoin dans un environnement sécuritaire volatile et complexe. Je rappelle que les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance opérationnelle doivent être respectés et préservés pour garantir un accès sans entrave et en sécurité aux personnes dans le besoin, afin que l’espoir puisse renaître au sein de la population malienne dans son ensemble.

APERÇU DE

LA CRISE

La population malienne est estimée à 18 341 000 personnes, dont 47,2% vivent sous le seuil de pauvreté (moins de 2 $ US par jour). Le conflit armé et le coup d’État en 2012 ont fragilisé l’Etat malien et les populations civiles, déjà éprouvées par les crises alimentaires et nutritionnelles antérieures. Les conséquences politiques et sécuritaires difficiles de cette crise ont touché principalement les régions du nord, mais aussi celles du centre et du sud.

La crise de 2012 a entraîné le déplacement de plus de 500 000 personnes à l’intérieur et à l’extérieur du Mali. Bien que l’intervention Serval et la tenue de l’élection présidentielle en 2013 aient permis la reprise des régions occupées et le retour à l’ordre constitutionnel, la situation est demeurée instable dans le nord et le centre du pays, en raison du banditisme et des affrontements entre groupes armés, et parfois entre groupes armés et Forces armées maliennes (FAMA). En 2014, l’opération Barkhane a succédé à l’opération Serval et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) s’est installée dans le pays.

La signature de l’accord de paix, en 2015, a permis de réduire les affrontements entre les FAMA et les mouvements armés. Cependant, des heurts entre ces mouvements armés signataires de l’accord de paix ont continué, avec des conséquences importantes sur la protection des civils. En outre, les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l’accord sur le terrain (présence encore limitée des forces de l’ordre, difficultés d’organisation de patrouilles mixtes et de mise en place des autorités intérimaires…) ont un impact sur la sécurité des populations dans les régions de Gao, Ménaka, Tombouctou et Kidal, où les attaques directes contre les civils sont fréquentes. Par ailleurs, les conflits inter et intracommunautaires, liés notamment à la gestion des terres et des ressources naturelles ou à l’appartenance ethnique, constituent des risques de protection pour les populations.

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